Quand Black & Willis passent, le monde trépasse...

Rose se retourna dans son lit. Inconsciemment, elle savait que…
3… 2… 1…
DRIIIIIIINNNNGGG !
Ca, c’était le bruit du réveil, quand il sonne (on l’aura deviné).
PAF !
Ca, c’était le bruit du réveil qui s’écrase sur le mur. Rose se leva d’un mouvement souple, totalement réveillée (le but d’un réveil, me direz-vous…). Toujours en « mode off », le matin, elle se glissa sous la douche, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir fabriquer en ce samedi… (Elle jeta un regard par la fenêtre) pas ensoleillé du tout. Dix minute, une demi-bouteille de savon (appartenant à la voisine de dortoir, bien sûr), quelques litres d’eau et un mangeage de porte plus tard, elle se tenait devant le miroir, passant les mains dans ses cheveux humides, traçant à la va-vite une ligne fine au crayon noir sous ses yeux, saisissant par automatisme le mascara de la pétasse du fond du dortoir, et le jetant dans la poubelle (la routine, chaque matin, c’est la même chose… Le mystère, c’est que ladite pétasse doit récupérer le mascara dans la poubelle, ou en avoir un stock dans sa valise, parce que l'objet est toujours de retour sur le lavabo, le lendemain). C’est là qu’elle se redressa soudain, l’œil brillant.
TILT !
Ca, cette fois, c’était son cerveau. Genre une révélation, vous voyez ? Se précipitant sur un bout de parchemin, elle attrapa au passage sa plume, essayant de la remettre en état d’écrire (elle était… juste… sur le chemin du réveil, un peu plus tôt), et griffonna rapidement :

« Eh, Blacky, j’espère que tu es libre, ce matin, parce que je m’ennuie… Ca fait un moment que le duo Black/Willis n’a pas frappé, tu ne crois pas ? Je traîne dans les couloirs, si jamais ça te tente… »

Elle plia la lettre en avion en papier, se refusant à utiliser un hibou. Ne pas oublier que les hiboux, c’est le mal. Ca vole, ça a un bec, c’est moche, et c’est sale. Le petit avion rapidement ensorcelé, il fila dans le couloir. Ne restait plus qu’à attendre la réponse. Farfouillant dans sa valise, elle sortit machinalement de sa poche une sucette à la cerise, et la déballa, descendant dans la salle commune des Serdaigles. Les regards se tournèrent vers la jeune fille, qui se demanda ce qu’il y avait, encore…
Réalisant que si elle s’était habillée, maquillée, et autres trucs de filles, elle n’était pas coiffée. Rose demanda avec un sourire immense :

- Bah, vous avez jamais vu une illuminée mal coiffée, ou quoi ?

Quelques épaules se haussèrent, des sourires apparurent, et la rouquine remonta en quatrième vitesse se brosser les cheveux, redescendant presque aussitôt.

- Voilà, ça vous va, là ? J’ai le droit de sortir, peut-être, maintenant ?

Manquait plus qu’elle ne soit la honte de sa maison… Elle sortit, errant dans les couloirs, attendant la réponse de Sirius.

En cette belle matinée du samedi, l'illustre Sirius Black ... dormait. Et oui, il s'agit d'un être humain comme les autres et il a donc également besoin de dormir. Aussi fut-il très énervé de se retrouver réveiller par un bout de papier plié volant, qui essayait sans succès de lui rentrer dans les trous de nez. Ça gênait en quelque sorte la respiration. Mal réveillé et les cheveux en pétard, il lut le court mot :

« Eh, Blacky, j’espère que tu es libre, ce matin, parce que je m’ennuie… Ca fait un moment que le duo Black/Willis n’a pas frappé, tu ne crois pas ? Je traîne dans les couloirs, si jamais ça te tente… »

Blacky ... le surnom typique que lui donnait Rose Willis, une Serdaigle avec qui il était ami ... pour le meilleur et pour le pire. En effet, ensemble, ils étaient purement et simplement des catastrophes ambulantes. Bon, d'accord, pas autant que lorsqu'il était avec les Maraudeurs mais presque. Sa mauvaise humeur soudainement envolée, il attrapa sa plume d'aigle ainsi qu'une bouteille d'encre et écrivit sa réponse sur les ailes de l'avion.

« Yep, le temps d'enfiler un truc et j'arrire ! Rdv devant la statue de la Sorcière Borgne »

Maintenant, mission numéro un : entrer dans la douche pour être véritablement réveiller puis enfiler ses vêtements. Sirius se planta royalement dans le lit de Peter, qui dormait toujours (le Gryffondor était réputé pour être frais le matin) puis glissa sur un savon dans la salle de bain et ne dut sa survie qu'à Remus qui re-rentrait pour aller prendre sa veste qu'il avait oublié.

Après une douche où il en mit partout et avoir passé un bon quart d'heure à tenter de mettre son pull à la place de son pantalon, le jeune homme était fin prêt. Il s'accorda une demi-seconde de contemplation dans le miroir, sortit en coup de vent de la salle de bain et salua ses amis avant de descendre quatre à quatre les escaliers menant vers la salle commune.

Une fois dans les couloirs, Sirius s'amusa longuement à descendre les escaliers en glissant sur la rampe, à faire peur aux Serpentards qui se baladaient par là en hurlant "BOUH" derrière eux et à tenter d'échapper aux hordes de filles qui le poursuivaient quotidiennement. Et oui, la vie du Gryffondor était active et palpitante.

Arrivant enfin près de la statue de la Sorcière Borgne, il s'arrêta dans un grand dérapage devant la jeune Serdaigle qui semblait l'attendre depuis un long moment. Accrochant un énorme sourire sur son visage, il dit :

- Salut Rosy ! Désolé pour le retard mais j'ai eu ... hm disons voir, quelques soucis quotidiens.
- SIRIUUUUUUUUUUUS !!!

Des voix suraiguës de fond résonnèrent soudain dans le couloir et le jeune homme fut soudain très mal à l'aise. Il tapota légèrement la statue de la Sorcière Borgne en marmonnant "Dissendium" et poussa Rose à l'intérieur. Question de survie.

[HJ : Avec spéciale dédicace à la musique de Pirates des Caraïbes]

Il en mettait, du temps, le Gryffondor ! Rose, s’ennuyant toujours un peu plus, trouva L’occupation du siècle, voire même… du millénaire : elle comptait les marches des escaliers. La chose réellement passionnante, à faire quand on a du temps (à perdre, bien sûr). Se postant tout en bas des escaliers les plus bas, elle monta les marches une à une, comptant à voix haute :

- Une… deux… trois… quatre… cinq… six…

La Serdaigle croisa deux ou trois élèves, qui la regardèrent avec étonnement. Sans leur accorder plus d’attention, la jeune fille continua ses comptes. Elle en était à 226, quand son avion réapparut. Rose remercia tous les dieux pouvant exister, et surtout Sirius, de ne pas avoir utilisé de hibou.

« Yep, le temps d'enfiler un truc et j'arrive ! Rdv devant la statue de la Sorcière Borgne »

Bon, et bien, il n’y avait plus qu’à finir ses comptes sur sa rangée d’escaliers, et à aller à la statue de la Sorcière Borgne. Elle continuerait de compter plus tard.

- 301… 302… 303… 304 !

Sortant l’avion en papier, elle nota le chiffre, et le lieu. Là. Elle reviendrait pour finir de compter, au moins, elle mourrait moins bête. Mais elle mourrait quand, faut se dire. Arrivant –enfin – à la statue, elle constata que Sirius n’était pas là. Super, elle pourrait lui crier dessus sur son retard ! Elle sortit un petit miroir de sa poche, se composa une mine impatiente, genre « ça fait des heures, oui, DES HEURES ! que je t’attends ! ». Rangeant le petit objet, elle aperçut justement le jeune Black, qui atterrit devant elle dans un boucan pas possible.

- Salut Rosy ! Désolé pour le retard mais j'ai eu ... hm disons voir, quelques soucis quotidiens.
- Je vois…

Elle n’eut pas réellement l’occasion d’en dire plus (et si elle l’avait fait, personne n’aurait rien entendu, d’un côté), puisque des hurlements retentirent. Rose ouvrit la bouche pour se plaindre, quand Sirius la poussa dans la statue. Se cassant la figure en beauté, elle se redressa avec un sourire ravi.

- Woow ! Je savais que c’était toi qu’il fallait que j’appelle !

Une fois la statue refermée, Sirius commença à respirer un peu mieux. De l'autre côté du mur, les hurlements ne cessaient d'augmenter et le sol tremblait également sous le poids des furies. Mais il se passait quoi là hein ? Pourquoi est-ce qu'il devait à chaque fois risquer sa vie à chaque fois qu'il posait un orteil en dehors de la salle commune ? Remarque, même dans la salle commune, il risquait sa vie tous les jours avec James qui menaçait souvent de le scalper, etc ...

- Woow ! Je savais que c’était toi qu’il fallait que j’appelle !
- Ouais mais je crois que tu n'as pas appelé les autres filles en renfort ... du moins j'espère, répliqua le Gryffondor en collant son oreille contre le mur.

Bon, apparemment, les filles s'étaient éclispées dans un autre couloir. Pour plus de précaution, le jeune homme attendit quelques minutes avant de rouvrir la statue et de sortir la tête. Personne à l'horizon. Sirius sortit avec soulagement et laissa Rose revenir dans le couloir avant de tapoter sur la statue de la Sorcière Borgne, qui reprit sagement sa place.

Il se croyait sorti d'affaire aussi comment ça-t-il à discuter avec la jeune Serdaigle :

- Alors Rose, comment ça va depuis la dernière fois ...
- BLAAAAAACK ! WILLIS ! QU'AVEZ VOUS A TAPOTER SUR CETTE VÉNÉRABLE STATUE ? VENEZ ICI TOUT DE SUITE !

Sirius se retourna vivement et aperçut le concierge commencer à marcher à grande enjambées vers lui dans le couloir. Mais qu'est-ce que tout le monde avait à le poursuivre et à hurler après lui aujourd'hui ? Les Serpentards avaient fait avaler une potion d'Énervement dirigée contre lui spécialement à tout le monde ou quoi ?
Dans tous les cas, il n'allait pas s'attarder là. Attrapant Rose par le bras, il la força à remonter tout le couloir en courant.

- Dis moi, tu ne connaîtrais pas un endroit calme et tranquille ou personne ne pourrait nous courir après ? J'en ai un peu assez là.

Rose observa sans rien dire Sirius vérifier si personne ne se trouvait dans les parages, trop occupée à chercher quelque chose dans sa poche. Quand elle sortit une des barres de chocolat qui habitaient ses poches vingt-quatre heures sur vingt-quatre, elle fit tomber une plume, qui se trouvait là... on ne sait pas vraiment comment. La ramassant d'un air songeur, elle sortit une autre barre de chocolat et la tendit au jeune garçon sans rien dire.

- Qui sait ? Je devrais y penser un autre jour où j'aurais envie d'une course poursuite dans tout Poudlard, ce serait... génial.

Elle sortit à sa suite de la statue, et sourit à son ami, qui commençait :

- Alors Rose, comment ça va depuis la dernière fois ...

Elle ouvrit alors de grands yeux, et un sourire malicieux prit place sur ses lèvres, et au moment où elle allait parler :

- BLAAAAAACK ! WILLIS ! QU'AVEZ VOUS A TAPOTER SUR CETTE VÉNÉRABLE STATUE ? VENEZ ICI TOUT DE SUITE !

La Serdaigle laissa échapper un rire, et suivit Sirius en courant dans le couloir, et elle répondit en réfléchissant :

- Bah, y'a la Bibliothèque, mais tu en serais viré dès la première minute... On peut dire la Salle sur Demande ?

Elle aussi connaissait l'existence de l'extraordinaire salle, puisqu'elle passait énormément de temps à visiter le château, et avait trouvé la pièce par le plus grand des hasards, échappant à un Serpentard de Septième année à qui elle avait assuré qu'elle l'avait confondu avec un Poufsouffle de sa connaissance. Pour cet abruti maniaque des manières Sangs-Purs, ça ne devait pas être la meilleure comparaison à faire, surtout qu'elle venait juste de lui sauter dessus en hurlant.
Revenant à elle, Rose s'arrêta dans un nouveau couloir :

- Je crois qu'on l'a semé, nan ?

- Bah, y'a la Bibliothèque, mais tu en serais viré dès la première minute... On peut dire la Salle sur Demande ?

La Salle sur Demande ? Bonne idée. Sirius, suivit de Rose, remonta les couloirs en direction de la salle qui allait les sauver, Picott toujours sur les talons. Heureusement, ils couraient vite et ils finirent par semer le concierge. A l'entrée d'un couloir, la Serdaigle s'arrêta et le jeune homme en fit de même. Il s'adossa contre un mur et respira lentement afin de calmer les battements précipités de son coeur.

- Je crois qu'on l'a semé, nan ?
- Ouais et de loin.

Sirius rigola doucement et se passa la main dans les cheveux. Faire enrager Picott ainsi était toujours jouissif et vous promettait une bonne journée ainsi. Même si les Serpentards lui faisaient des tartes, il n'avait qu'à penser à aujourd'hui pour s'en ficher totalement.
Il se décolla du mur et commença à marcher tranquillement les mains dans les poches.

- Tu viens ? On a qu'à marcher un peu. Avec de la chance, on sera tranquille ici. Je disais quoi avant que Picott ne m'interrompt de cette manière là ? ... Ah oui. Ça va comment depuis la dernière fois ?

Un vacarme retentissant résonna dans les couloirs, comme si toutes les armures de la Galerie des Armures étaient tombées par terre en même temps mais Sirius n'en avait cure. C'était loin de leur position actuelle, il avait un alibi parfait (il discutait avec Rose) donc il n'allait pas s'en soucier.

Courir... Bon, ça n'était pas vraiment dans le programme de la Serdaigle, mais... l'imprévu faisait partie de la vie, comme dirait sa mère. Sans doute pas en pensant à la même chose que Rose niveau circonstances, mais elle disait tout de même. Laissant le temps à son coeur de se calmer, elle répondit avec un léger rire :

- Heureusement, on aurait passé une super journée dans son bureau, sinon !

Rose suivit le jeune garçon dans le couloir, arrangeant machinalement ses cheveux d'un geste rapide de la main, et sourit.

- Ca va très bien, comme tu as pu le remarquer... Je suppose que toi aussi ?

La réponse était un peu évidente mais la politesse - parce que, oui, Rose était polie quand elle en avait envie - voulait qu'on rende la question à l'envoyeur. Lui coupant la parole, un bruit impossible leur résonna dans les oreilles.

- Wahou ! Les folles de tout à l'heure te chercheraient-t-elles dans les Armures ?

Elle lui lança au passage un regard amusé.