Au gré du hasard... [Rodolphus/Lily]

C'était une belle journée. Pour une fois, le temps anglais ne se déchainait pas dans le ciel précaire qui surplombait le château de Poudlard. D’ailleurs, la plus grande partie de la foule estudiantine avait migré dans le parc, pour profiter des quelques rayons du soleil qui perçait les fins nuages. Pourtant, un jeune homme paradoxal n’aimait pas les beaux jours. Il préférait la pluie, l’orage, la neige et le vent. Le déchainement des éléments qui fouettent les fenêtres, la hargne de la pluie qui s’infiltre dans les vêtements, la fourberie du vent qui secoue les cheveux.

En plus du tracas du beau temps, Rodolphus Lestrange avait un devoir à faire. Assis dans un coin de la vaste bibliothèque, il avait le regard perdu sur les différentes tables. Peu de personne travaillait dans l’antre de Mme Pince. Seuls deux trois Poufsouffle, installés à l’opposé du Serpentard, semblaient étudier tout en baillant aux corneilles. Pendant une dizaine de minutes, il rêvassa, absent. Cependant, la prise de conscience maladive que possédaient les gens dits sérieux vint se nicher dans un coin de sa tête, et la rêvasserie se mua en austérité.

D’un bon, il se leva de sa chaise. Il avait un devoir d’histoire de la magie à rendre dans deux jours, et il n’avait évidemment pas commencé. Il était toujours ponctuel, mais jamais organisé. Agaçante nature, mais il s’y était habitué. S’engouffrant dans le rayon traitant l’histoire de la magie, il aperçut une personne, dans le fond, près d’une fenêtre. Elle semblait abordée par une lecture. Les mains dans les poches, il longea les étagères, à la recherche d’un livre sur les guerres magiques. Inconsciemment, il fit tout le rayon de droite. Bientôt, bientôt… Guerres magiques antiques, guerres modernes, techniques de guerre…

Par inadvertance, il manqua de bousculer l’élève qui étudiait. Réflexe fâcheux inculqué par les principes familiaux, il commença à s’excuser :

- Hm je te demande pard…

Il leva les yeux vers une crinière rousse flamboyante, penchée sur un ouvrage. Evans. Il était donc inutile de terminer son excuse, et, après un moment à fixer la Gryffondor, il retourna la tête, reprenant sa recherche du livre rare, tout en restant dans les environs de sa camarade, puisque le manuel d’histoire de la Magie semblait être niché dans ce coin-là.

Les rayons du soleil vint se trouver un espace entre les nuages pour venir frapper les gens qui voulaient, ainsi, profiter du beau temps. Au tout début, Lily Evans, Préfète de Gryffondor, en faisait partie en compagnie de Mary Macdonald et quelques d'autres Gryffondor. Par exemple, les études fut bien plus importants que passer du bon temps et Lily était rentré en compagnie de Mary également. Presque tout les cinquièmes années de toute maison, nous disons bien presque, avaient plus le nez dans leur bouquins que hors de Poudlard. La raison fut bien simple; les B.U.S.E. Pour ceux qui n'était pas vraiment studieux devaient mettre la vitesse en mode rapide pour s'y retrouver dans leur emploi du temps. Pour Lily, s'était aussi difficile, mais moins que certain. Elle s'était fait un horaire absolument parfait et tâchait bien d'emporter ses amies dans la même voie. La Rouge et Or était très studieuse de nature. Elle aimait juste bien avoir des bonnes notes, de travailler dur et finir récompenser. Parfois, elle étudiait même avec son collègue de Préfet ledit Remus Lupin. Par contre, celui-ci devait être occupé de son côté à essayer de convaincre ses propres amis d'ouvrir un livre, sûrement sans succès. Elle enviait cette intelligence naturelle de Potter et Black. Ils n'avaient pas besoin d'ouvrir un livre pour avoir d'excellente note.

" Lily, je préfère étudier dans notre Salle Commune " Déclara Mary, une fois arrivé devant le tableau de la Grosse Dame. " Moi, cette bibliothécaire, elle me fait une peur bleu. Tu peux pas aller chercher ce livre seule ? "

" T'en fait pas, à plus tard "

Puis, elles se quittèrent. Lily savait bien que cette Mme Pince n'avait pas trop de succès auprès des élèves, cette vieille dame qui considérait chaque livre plus chère qu'un âme d'enfant, donc la réaction de son amie n'était pas vraiment surprenante. Lily avait déjà finit ses devoirs de la semaine suivante, mais elle voulait simplement se revérifier pour une quatrième fois sur l'un des devoirs d'Histoire de la Magie. Elle glissa son index sur la ranger et prit le livre qu'il lui fallait pour s'installer près de la fenêtre. La jeune rousse perdit la notion du temps. Elle pouvait passer des heures à lire sans s'en rendre compte. Ce qui la retourna dans le temps réelle, c'est qu'on lui rentra directement dedans. Enfin, pas littéralement parlant, elle avait juste manquée de ce faire bousculer. L'inconnu commença à s'excuser, mais il s'interrompit rapidement. Les yeux vert-émeraude de Lily se posa sur le signe des Serpentard et son souffle ce fit plus lent, presque mort. Devant elle, elle connaissait bien, ce trouvait Lestrange. Pas qu'elle avait quelque chose contre lui, elle n'était pas du genre a juger les Serpentard étant elle-même la meilleure amie de l'un d'eux, mais Severus lui avait un peu parler de lui. Vexée, Lily fit semblant de lire comme si rien n'était, parlant d'une voix faible et sarcastique.

" J'ignorais que les Lestrange connaissaient la notion de base de la politesse, cela doit te faire horrible de devoir t'excuser convenablement à une personne comme moi "

Une sang-de-bourbe, pauvre de lui.

Tandis qu’il continuait son investigation dans le rayon, il entendit Evans dire, d’une petite voix pourtant chargée d’ironie :

- J'ignorais que les Lestrange connaissaient la notion de base de la politesse, cela doit te faire horrible de devoir t'excuser convenablement à une personne comme moi.

Il esquissa un sourire adressé à lui-même et, éventuellement, aux livres qui lui faisaient face. La Gryffondor ne pouvait voir son visage, d’où il était. Ce qui n’était pas plus mal. Il préférait largement l’obscurité, où seule la voix pouvait forger une opinion de l’interlocuteur. Le mystère, entre autre. Agir dans l’anonymat : voilà ce qui le séduisait. D’ailleurs, c’était une des qualités qu’il trouvait à la ‘’profession’’ de Mangemort. Mais ne nous attardons pas sur son opinion en rapport avec le Seigneur des Ténèbres et retournons dans la rangée de livre.

- Lily Evans qui ignore ? Je suis honoré de t’apprendre cela, dans ce cas… fit-il d’un ton dégagé, un poil désinvolte.

Il pointa son index sur les tranches des livres, le laissant glisser sur les différents ouvrages. Mais où diable était-il ? Il avait déjà eu à faire à ce bouquin. Couverture en cuire, aux pages plutôt jaunies ; cornées. Quelques illustrations peignaient certaines feuilles. Un des points atypiques de ce livre était les coins en métal, ornés d’arabesques délicates. Mais pas de ce livre ici. De dépit, il se retourna et s’appuya contre l’étagère, croisant les bras contre son torse. Son regard se posa instinctivement sur la Rouge et Or. Ses yeux pâles glissèrent sur sa chevelure rousse, sur une de ses mains exsangues posée sur le rebord puis… sur le livre qu’elle lisait. Coins en métal doré. Couverture en cuir. C’était elle qui avait le livre qu’il recherchait.

Lily Evans, comme guidée par un réflexe de survie, se pencha un peu plus son livre.

- Tu regardes quoi Lestrange ? C'est le livre que tu cherches ? Désolé pour toi, je ne l'ai pas fini, alors cherche un peu dans ton dedans pour y trouver une patience quelconque, car je ne suis pas proche de le terminer.

Il manqua de ricaner. De la patience ? Certes, il en avait. Mais il n'était pas du genre à retourner s'asseoir pour attendre sagement que miss Evans finisse sa lecture. Eh, quoi ! Depuis quand était-il docile ? Non, et il avait presque de s’en divertir. Il se redressa des étagères, remit les mains dans ses poches.

- Soit.

Il fit quelques pas vers le centre de la bibliothèque, faisant mine de partir. Mais au lieu de cela, il tira une chaise qui était non loin de la Gryffondor et s’y assit. Jouer la provocation allait être un jeu d’enfant. Il posa un bras sur le rebord du rayonnage, et appuya l’arrête de sa mâchoire contre son poing, mimant une patience abusive.

- Je vais donc attendre sagement que tu le finisses.
Il esquissa un sourire ironique, et, pour pousser sa provocation, rapprocha son tabouret de sa camarade. Elle finirait par céder. Et même si elle tentait de lui échapper en partant avec le livre, un simple Accio la refroidirait.